Giglio- Porquerolles 8 sept 220 nautiques
Après ce petit arrêt à Giglio qui nous a permis de mettre les pieds sur terre, de faire le plein d’eau , de gasoil, de vérifier le niveau d’huile et d’eau du moteur, de prendre une douche sur la plage arrière et de se restaurer dans un troquet qui proposait des spécialités italiennes, nous voila reparti vers de nouvelles aventures.
13h nous passons les marques d’entrée du port, cap au 302 pour 50h de navigation. Le ciel est bleu, la mer limpide, le vent nul, Perkins est en bonne santé. Et nous nous profitons des derniers moments de liberté et de chaleur avant la grisaille de l’hiver. De quoi gonfler nos batteries pour les 6 mois à venir. Bientôt ce sera le moment de faire un pré-bilan de cette épopée, qui je le pense maintenant était assez gonflée. Mais je n’étais pas seul dans cette aventure. Mes différents équipiers Frank, Ralf (pour la navigation entre port Camargue et Athènes, Nancy (mon épouse) et Francine d’Athènes à Rhodes, Anthony (mon fils) et Sophie (sa compagne) de Rhodes à Orhanyié (Turquie), Jean-Michel de Rhodes à Léros, Daniel et Stéphane de Léros à Samos, Rémi de Samos à Patras, Alain de Samos à Port-Camargue, Ralf ( le même) de Patras à Port-Camargue, et les autres skippers et leurs équipages m’ont aidé moralement à surmonter certaines difficultés. Nous avons vu des paysages magnifiques, d’autres qui nous ont laissés indifférents, rencontrés des personnages extraordinaires, de tous horizons. Des millions de souvenirs vont habiter notre tête pendant de longues semaines, de longs mois pour certains. Chacun retiendra une partie de cette odyssée à sa façon, mais aucun ne restera indifférent aux 4 mois de notre vie qui viennent de filer comme un éclair.
Au loin nous apercevons l’île d’Elbe. Derrière nous la lune fait son apparition, le soleil commence sa lente descente vers l’ouest. Nous assistons à une féerie de lumières chaudes. Des ocres et des orangers se mélent pour former sous la voute nuageuse un dais incandescent qui irradi sur tout l’horizon.
Le phare de l’île de la Giraglia à l’extrème nord de la Corse, nous guide. Le vent est toujours absent. La lune termine, comme le soleil quelques auparavant, sa course dans la mer. Au niveau de la mer, c’est le noir total. Le ciel scintille et quelques étoiles filantes zèbrent la nuit.
7h la nuit est fini. Depuis 48h pas de nouveau souci. Pas de vent non plus. La houle rémanente des récents coups de vents de l’ouest, persiste et fait rouler Bon Vent de bord à bord. Pas génial pour se déplacer, faire la cuisine ou même se reposer.
16h 43°03,14 Nord- 007°55,13 Est, vitesse 5 Kts, cap 271°. Quelques ferries et autres paquebots croisent au loin. Nous sommes à 75 nautiques de Porquerolles. Encore une nuit en mer.